Le Grenelle de la mer passe à l'Ouest

  Le flot de propositions est discuté en régions. Les questionssont plus nombreuses que les réponses.
Il faut décloisonner ! Tel pourrait être le maître mot du Grenelle de la mer, lancé par Jean-Louis Borloo en février. Le « petit frère » du Grenelle de l'environnement en est à sa troisième étape : les propositions des quatre groupes de travail nationaux sont passées au crible des préoccupations régionales. Ces échanges entre professionnels de la mer, élus, chercheurs et public ont eu lieu, hier après-midi, à Pornic (Loire-Atlantique), avant Brest aujourd'hui, et Caen mercredi.

« On connaît mieux la Lune »

Décloisonner parce que « le monde maritime est très sectorisé »,énonce d'entrée de jeu le navigateur Gérard d'Aboville, devant quelque 500 personnes. Les laboratoires universitaires, instituts de recherche et collecteurs de données en tout genre ne communiquent pas. Résultat : « On connaît mieux la surface de la Lune que les fonds marins. »

Une dizaine de services de l'État interviennent dans le secteur maritime, sans compter ceux qui relèvent des collectivités territoriales, organismes consulaires, agences de l'eau ou syndicats de gestion. Et ne parlons pas du vide abyssal dans les relations entre acteurs du monde maritime et décideurs de la bande littorale. Pourtant « 80 % des pollutions marines proviennent des milieux terrestres »,souligne l'universitaire nantais Patrice Guillotreau.

Alors tout le monde y va de sa petite idée pour coordonner tout ça. Nouveau projet de territoire par ci, « Agence nationale archipel » par là. Et si, tout simplement, on évaluait tout ce qui a été fait depuis trente ans, a proposé la salle, pleine de bon sens. Et si le Grenelle de la mer accouchait d'une sardine ?

(Source : Ouest France)